Oui, YEEZY, c'est bien fini. adidas a tranché : alors que son partenariat avec Kanye West était "under review" à la suite de son défilé polémique à Paris, il a décidé d'y mettre un terme définitif, avec effet immédiat. Une décision motivée par les récentes sorties antisémites de Ye, jugées "inacceptables, haineuses et dangereuses" par l'équipementier allemand, qui y voit une violation de ses "valeurs de diversité et d'inclusion, de respect mutuel et d'équité".
"Après un examen approfondi, la société a pris la décision de mettre fin immédiatement au partenariat avec Ye, de mettre fin à la production de produits de marque YEEZY et d'arrêter tous les paiements à Ye et à ses sociétés. adidas arrêtera l'activité adidas YEEZY avec effet immédiat. adidas est le seul propriétaire de tous les droits de conception sur les produits existants ainsi que sur les coloris précédents et nouveaux dans le cadre du partenariat", peut-on lire dans le communiqué de la marque aux trois bandes.
C'est donc une page de l'histoire des sneakers qui se tourne. Lancé en 2013 et matérialisé deux ans plus tard avec la sortie de la première silhouette 750, YEEZY a changé la face du game, donnant lieu à un grand nombre de classiques qui auront connu un immense succès, et participant activement à faire de la basket l'accessoire de mode, l'objet spéculatif et plus globalement le phénomène de société qu'elle est aujourd'hui. adidas fait une croix sur une grande source de revenus - la ligne constituait 8% de ses ventes au total -, tablant sur des pertes de 250 millions d'euros d'ici la fin de l'année, tandis que Kanye cherchera à concrétiser ses envies de faire cavalier seul manifestées cet été. Reste à savoir s'il le pourra bel et bien, dans un contexte qui lui est particulièrement - et très justement - hostile.

Journaliste sneakers, mode, lifestyle. Auteur du livre "Sneakers Obsession".