Bien avant que Nike se mette en tête d'imposer définitivement sa célèbre basket basse dans la rue, aux pieds de toutes celles et ceux qui aiment un tant soit peu les sneakers, la Dunk Low a connu une ascension urbaine marquée par moultes rebondissements ; comme si elle n'avait jamais perdu de vue ses origines sportives. Rappelons que la lowtop a effectivement été créée en 1985 pour la pratique du basketball. C'est donc sur les terrains qu'elle est née, non pas de la NBA, mais de la ligue NCAA, le championnat universitaire américain. Elle a ensuite été adoptée par les fans de skateboard qui ont amplement contribué à sa reconversion. En parallèle de sa conquête des skateparks concrétisée par la sortie de la SB Dunk en 2002, la silhouette a fait l'objet de plusieurs collaborations mémorables qui l'ont érigée au rang d'icône. C'est de celle signée Jeff Staple, sans doute l'une des plus mythiques, dont nous avons souhaité vous parler aujourd'hui sur l'Edito.
Comment Jeff Staple a érigé la Nike Dunk Low au rang d'icône de la street-culture ?

Certaines collaborations initiées par Nike il y a parfois longtemps continuent de fasciner les sneakerheads et les collectionneurs les plus fortunés. La Nike Dunk Low Pigeon signé Jeff Staple en fait partie. Bien que son prix au resell soit tout simplement inabordable, la paire est riche d'une histoire passionnante que nous tenions à vous raconter sur le blog de Kikikickz.
La Dunk Low Pigeon est donc l'œuvre de Jeff Staple, l'un des pionniers du streetwear qui a fondé sa marque Staple Pigeon à New York en 1997.

Le choix du pigeon comme logo pour cette dernière ne doit rien au hasard. Selon le designer, qui s'est récemment illustré avec une collection de montres imaginées en collaboration avec Fossil, l'animal incarne une faculté d'adaptation commune à l'Homme, en ce sens que tous deux ont su évoluer pour survivre dans un environnement aussi complexe que la Big Apple. Quand Nike lui a demandé en 2005 de concevoir une version inédite de la Dunk Low sur le thème de NYC, c'est tout logiquement qu'il a pensé à incruster son pigeon emblématique dessus. La paire s'articule plus précisément autour d'une tige basse en cuir gris clair sublimée par des superpositions en suède vêtue d'une nuance de gris plus foncée. Une robe résolument urbaine relevée par des touches d'orange, la couleur de New York incarnée notamment par les Knicks, et ce fameux pigeon incrusté à l'arrière de chaque panneau extérieur.
Il s'agit d'une version SB, pour "skateboarding", dont le lancement très limité à seulement 150 exemplaires fût organisé dans la boutique new-yorkaise historique de STAPLE. La hype pour la paire fût si importante que des incidents d'une violence notable éclatèrent en marge de sa release. Le fait divers, qui pourrait malheureusement paraître banal aujourd'hui au vue de l'engouement sans cesse grandissant pour les sneakers, a fait la une du New York Post le 23 février 2005. La une en question, intitulée "Sneaker frenzy", a même inspiré la création d'une version alternative de la Dunk Low Pigeon en 2019. Vous pourrez en effet retrouver des captures du journal sur la semelle extérieure de la version Black Pigeon. Avant cela, Nike et Jeff Staple avaient refait équipe sur la SB Dunk Low Black Panda qui fût elle aussi proposée en édition limitée dans un pop-up store ouvert spécialement pour l'occasion chez Extra Butter New York.
Il ne fait aucun doute que ces deux autres versions ont contribué à accroître la dimension mythique de la Pigeon autant que celle du modèle originel de Peter Moore. Est-ce que Jeff Staple et Nike vont chercher à l'entretenir à travers de nouveaux coloris collectors ? Rien n'est moins sûr. La question mérite toutefois d'être posée alors que la Dunk Low est plus populaire que jamais et que le vingtième anniversaire de la version Pigeon originelle se rapproche à grands pas.