Explorer la dualité, véhiculer le positif - Rencontre avec le créatif Melvin

Transformer le négatif en positif”. Tel est le mantra de Melvin, créatif multi-casquettes de 27 ans, égérie de notre nouvelle campagne où il met en relief son activité principale et grande passion, la danse. “Expérimentale”, avance le natif de Le Mée-sur-Seine à la question portant sur son style. Personnelle, surtout. Car si Melvin mêle des expressions qu’il a pu découvrir au cours de sa longue formation, du hip-hop au moderne, c’est de sa vie qu’il s’inspire pour ses mouvements. 

Je suis né avec une malformation nommée pied bot, j'avais les pieds et les chevilles à l’envers, confie-t-il. J'ai suivi un long processus de rééducation, et aujourd'hui je m'inspire de ma malformation dans mes mouvements. J'ai été brûlé aussi, c'est également quelque chose dans lequel je puise, de même qu'un décès dans ma famille… J'ai utilisé tous ces moments forts pour créer un langage corporel qui m'est propre”. D’un parcours alambiqué il tire les gestuelles gracieuses, des tribulations il dégage l’harmonie. Melvin danse sur les cicatrices, s’inspire des douleurs pour trouver la joie et la partager. 

Le cheminement qui fut le sien et se matérialise aujourd’hui dans sa danse, Melvin le met en effet au profit des autres. Il a fait de ce qu’il décrit comme son “process” une méthode de coaching personnel, et souligne sa fierté “de pouvoir aider à se développer humainement ou en tant qu’artiste, de permettre de grandir, se trouver, se sentir mieux”. En outre, ce process est vecteur d’une identité visuelle dont le créatif fait profiter des marques en tant que mannequin ou directeur artistique. 

Le style est partie intégrante de l’univers foisonnant de Melvin, et comme sa danse, mixe les influences. “J'aime beaucoup ce qui est futuriste, le techwear, l’utilitaire, énumère-t-il. Grosse inspiration Acronym. Je mélange ce qui est hiking avec du motorsport, des harnais avec des pièces hyper bikées. Mon style rejoint ma danse, dans le sens où j'ai un côté très structuré et à la fois un gros lâcher-prise”. Ce qu’il exprime brillamment dans notre campagne autour de la Nike Dunk Low Black White, la fameuse Panda.

On a suivi une direction jouant de l'équilibre entre le noir et le blanc, qui évoque les événements négatifs que j'ai transformés en positif. L’idée était aussi de relever l’importance que la Dunk a dans la culture urbaine, ce qui fait écho à l’impact positif que je veux avoir sur les gens qui m’entourent”, détaille le créateur. Le noir et le blanc, le négatif et le positif, le cadre et le détachement. Des dualités dont Melvin joue, et fait son équilibre. Let’s dance. 

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Alexandre Pauwels

Journaliste sneakers, mode, lifestyle. Auteur du livre "Sneakers Obsession".