Dans le catalogue de Nike autant que celui de Kikikickz où elle trône fièrement à travers ses plus belles éditions limitées, la Air Max est et restera sans doute à tout jamais une sneaker de référence pour homme et femme. A la fois historique, classique et emblématique, la basket à bulle de la marque à la virgule ne semble plus rien avoir à prouver, si ce n'est qu'elle est en mesure d'accorder encore plus de place à l'air visible. Car c'est là l'essence même du formidable projet technique et esthétique initié par le designer Tinker Hatfield dans les années 1980. Un projet que l'équipementier américain s'efforce de poursuivre au fil du temps, grâce à ses équipes créatives soutenues occasionnellement par des collaborateurs prestigieux. Forte de ses origines sportives, la reine des baskets a ainsi su rebondir, année après année, pour assurer sa pérennité non pas aux pieds des coureurs, mais à ceux des fans de mode streetwear.
Nous vous proposons ici de découvrir ou redécouvrir son évolution, de la sortie de la mythique Air Max 1 en 1987 à aujourd'hui.
L'historique des sneakers Nike Air Max de 1987 à nos jours.
Parler de la Air Max sans revenir sur la technologie d'amorti qui l'équipe depuis toujours serait une faute professionnelle et un manque de respect immense à son créateur : Frank Rudy.
Nike Air : une technologie d'amorti performante et pérenne signée Frank Rudy.

C'est effectivement à Marion Frank Rudy, ex ingénieur aéronautique au sein de la NASA, que Nike doit sa fameuse bulle d'air qui lui a permis de reconquérir son trône sur le marché des chaussures de course puis la rue. Convaincu du potentiel sportif de son innovation initialement développée pour assurer la protection des cosmonautes durant leurs missions dans l'espace, Frank Rudy est d'abord allé taper à la porte du numéro un mondial du sportswear de l'époque : adidas. Mais la société allemande n'a pas perçu l'intérêt du système proposé par l'ancien ingénieur. Après avoir essuyé le refus d'adidas, Rudy est donc parti voir son concurrent : Nike. Phil Knight, co-fondateur de la firme de Beaverton avec Bill Bowerman, s'est montré plus à l'écoute. C'est toutefois après avoir appris le refus d'adidas qu'il a accepté de collaborer avec le père fondateur de ce qui deviendra l'une des technologies les plus performantes et pérennes de l'histoire des sneakers.
Air Max 1, la sneaker culte de Tinker Hatfield qui a maintenu Nike dans la course.
Comme son nom l'indique, c'est avec la Air Max 1 que l'ère de l'air visible a débuté, en 1987.
Après le succès en 1978 de la Air Tailwind, la première chaussure de sport de Nike équipée de la technologie Air, puis une série de tests grandeur nature concluants dans le basketball qui ont donné naissance à des paires de légende tels que la Air Force 1, en 1982, puis la Air Jordan 1, en 1985, Nike sonna l'heure de la révolution sur son marché de prédilection : le running. En concentrant tous ses efforts, ou presque, pour concevoir ces deux sneakers au demeurant incontournables et s'imposer ainsi dans la NBA et le basketball, la firme de Beaverton laissa malgré elle le champ libre à adidas et New Balance qui ne se se firent prier pour séduire les coureurs avec des modèles novateurs bien plus évolués que les siens. Au pied du mur, elle n'eut donc d'autres choix que de frapper un grand coup non seulement pour rattraper son retard, mais aussi pour prendre une longueur d'avance.
Vous l'aurez compris, c'est à Tinker Hatfield qu'incomba cette mission délicate. En tant qu'architecte de métier, celui-ci alla naturellement puiser l'inspiration nécessaire à la réalisation de ce projet ambitieux dans ses connaissances en architecture. C'est au cours d'un voyage à Paris durant lequel il découvrit le style architectural avant-gardiste du Centre Pompidou que le designer alors débutant eu l'idée de rendre visible la technologie Nike Air. La "fenêtre" insérée pour cela dans la semelle de sa Air Max 1, au niveau du talon, est en effet inspirée de la façade vitrée du monument parisien. Elle offre une vue directe sur le cœur de la chaussure qui attire encore aujourd'hui tous les regards, au point de nous faire parfois oublier que la première Air Max de la dynastie est riche par ailleurs d'une tige basse à la ligne admirable. Une ligne caractérisée notamment par un Swoosh imposant, que Travis Scott n'a pas hésité à retourner sur sa Air Max 1 Baroque Brown, mais moins que son garde-boue que Patta a fait évoluer en 2021 dans un style ondulé.
Vous pouvez retrouver l'ensemble des Air Max 1 de Patta dans la collection The Wave de Kikikickz.
Air Max 90, de l'intérêt de ne pas changer une équipe qui gagne.

Il faut savoir que la Air Max 1 telle qu'elle fut lancée en 1987 n'était pas exactement celle qu'avait imaginé Hatfield au départ. Le designer a en quelques sortes été bridé par Nike qui jugea ses croquis initiaux trop audacieux. Ce ne fût pas le cas trois ans plus tard, en 1990, quand le géant américain sollicita de nouveau son aide pour dessiner la digne remplaçante de la AM1. La Air Max 90 n'est pas la seconde itération de la dynastie. Il s'agit en réalité de la troisième. Elle fût d'ailleurs appelée pendant longtemps Air Max 3, plus précisément jusqu'à ce que la cellule marketing de Nike accepte au début des années 2000 que la Air Max Light ne percerait jamais. La Air Max 90 a donc fêté ses 30 ans en 2020. Les éditions anniversaires sorties dans ce cadre, et toujours disponibles sur Kikikickz, ont permis de redécouvrir sa ligne de fuite caractéristique et son coussin d'air plus grand que celui de la AM1.
Air Max BW, une Big Window qui en dit long sur le dessein d'Hatfield.

1991. La Air Max est d'ores et déjà incontournable dans la rue. En atteste le design de la Air Max BW que Tinker Hatfield a clairement voulu urbain, même si ce dernier n'a jamais perdu de vue son dessein initial, ni celui de Nike et sa volonté de régner définitivement sur le marché du running. Celle dont la désignation signifie Big Window s'apparente à une réinterprétation de la Air Max 90. Si elle a hérité de ses atouts techniques, force est de constater que c'est moins le cas sur le plan visuel. La Air Max BW se veut encore plus agressive que la AM90, avec comme son nom l'indique une plus grande fenêtre que celle de sa petite sœur. Son unité d'air est en revanche exactement la même. La BW, qui a elle aussi soufflé sa trentième bougie il y a peu, reste étroitement associée à la culture underground à laquelle Skepta a justement réalisé un beau clin d'œil en 2018.
Air Max 95, la pierre ajoutée par Sergio Lozano à l'édifice de Tinker Hatfield.

En 1995, c'est Sergio Lozano qui est désigné par Nike pour assurer la relève d'Hatfield et pérenniser son projet consistant pour rappel à accorder toujours plus d'importance à l'air visible. Un défi plus qu'un projet pour le jeune designer qui avait rejoint les effectifs de l'équipementier quatre ans auparavant. Qu'à cela ne tienne, doué d'une imagination débordante et d'une certaine audace créative, Lozano a brillamment atteint son objectif en intégrant des bulles d'air à la fois dans le talon et, pour la première fois, sur le devant d'une Air Max. La Air Max 95 est ainsi née et a immédiatement fait l'unanimité, ou presque, grâce de surcroît à un design inspiré de la Air Max 2 Light de 1994. Un design classique reconnaissable à sa robe quadrillée qui symbolise les cellules du corps humain. Que vous soyez fans ou non des baskets à bulle, vous avez forcément déjà croisé la Air Max 95, peut-être dans son coloris OG ''Neon''.
Air Max 97, le concept d'air maximum poussé à son paroxysme par Christian Tresser.
Deux ans après Sergio Lozano, c'est Christian Tresser qui s'est illustré avec sa Air Max 97. C'est assurément l'une des itérations les plus abouties de la célèbre basket à bulle de Nike. Et pour cause, elle est la première de la gamme à être bâtie sur une semelle composée d'air visible sur toute la longueur du pied, du talon aux orteils. Sur sa tige, on retrouve des ondulations représentant l'effet de propagation d'une goutte d'eau dans une flaque. Elle a qui plus est la particularité d'être ornée de détails en 3M réfléchissant et d'un mini-Swoosh que Tresser a disposé sur la base de chaque panneau latéral. A ce jour, sa déclinaison la plus connue et appréciée par les sneakerheads est la Air Max 97 ''Silver Bullet'' dont la finition grise rappelle celle du train à grande vitesse japonais, le shinkansen.
Air Max Plus, aka Tn, un design paradoxalement doux et agressif créé par Sean McDowell.

En plus de la Air Max 98 de Sergio Lozano, l'année 1998 a vu naître un autre modèle phare de la série : la Air Max Plus. Couramment appelée Tn en raison de sa technologie Tuned Air spécifique, la silhouette façonnée par Sean McDowell puise ses racines dans la végétation floridienne. Les superpositions traditionnellement en TPU greffées sur sa tige par ce dernier sont inspirées de la structure des feuilles de palmier, un arbre synonyme d'exotisme typique de la Floride. Si la Air Max Plus était indiscutablement destinée aux coureurs, avec sa conception légère et respirante, c'est auprès des jeunes souvent originaires des banlieues qu'elle s'est surtout épanouie. En tout cas en France. Cela lui a longtemps valu d'être considérée comme une chaussure de racailles, d'autant plus à ses débuts lorsqu'elle était vendue en exclusivité chez Foot Locker. Nike tente depuis plusieurs années de redorer son blason, par le biais de nouveaux coloris généralement efficaces.
La Nike Air Max est-elle encore une chaussure de course ?
Après avoir passé en revue toutes ces versions de la Air Max qui sont désormais légion uniquement dans la rue, on peut légitimement se demander si elle est encore une chaussure de course. Il est évident que non. Elle n'en reste pas moins attachée à ses racines sportives, et plus précisément au running, dont l'influence se ressent sur le design autant de ses premières itérations que des dernières. Aussi confortables sont-elles, il ne nous viendrait pas à l'esprit d'aller courir avec, y compris avec une paire de VaporMax. Preuve qu'elles sont à présent taillées exclusivement pour une utilisation quotidienne, dans un cadre lifestyle, les Air Max ont été remplacées aux pieds des runners par des modèles plus performants dotés de technologies plus récentes et novatrices.