adidas remporte la Coupe du monde des maillots

La révélation des maillots est toujours un moment attendu à l'approche d'une Coupe du monde de football. Et peut-être aujourd'hui plus que jamais, alors que la tunique a dépassé le cadre du sport et du supportérisme pour atteindre une dimension mode. S'inscrivant dans la tendance plus large du sportswear, le vestiaire footballistique est revisité depuis quelques saisons déjà par les marques streetwear et designers du luxe, comme Demna Gvasalia qui après l'avoir initié entretient encore le créneau, à l'image de sa récente collab avec adidas pour Balenciaga. Parce qu'il en est le symbole ultime, le maillot est au cœur de cette démarche, et désormais considéré une pièce mode à part entière. Ses concepteurs l'ont bien noté et rivalisent de créativité pour imaginer les designs qui, en partant des terrains, pourront gagner la rue. 

Tandis que la plus prestigieuse des compétitions vient de débuter, que retenir des kits aperçus sur les pelouses ? Eh bien de notre avis, Nike n'a pas conservé le titre de l'équipementier le plus inspiré qu'il avait brillamment glané il y a quatre ans, tant avec le maillot du Nigeria qui avait battu des records de ventes que celui de la France post-compétition flanqué d'une deuxième étoile. Pour l'édition 2022, la palme revient selon nous sans conteste à son grand rival adidas !

Là où ses maillots particulièrement sobres n'avaient pas marqué les esprits en Russie, la griffe allemande, comme poussée par les succès de son concurrent, est parvenue à imaginer des kits originaux honorant l'histoire et la culture de ses six nations sponsorisées. Mention spéciale pour celui du Mexique avec ses motifs inspirés de la divinité pré-colombienne Quetzalcoatl, du Japon pour ses graphismes évocateurs de l'origami, de l'Argentine dont le violet symbolise l'égalité des sexes et se pare de flammes représentant son emblème le Sol de Mayo. Toutes les tuniques sont par ailleurs dotées d'un nouveau logo de bel effet, dénué du branding adidas. Bref, c'est un sans faute.

Le Swoosh, marque la plus représentée du tournoi avec pas moins de 13 sélections équipées, aura privilégié le basique pour les maillots dits "domicile", réservant l'audace à des tenues extérieures qui s'apparentent finalement davantage à des kits d'entraînement. Du reste, on adresse un carton rouge à Puma, deuxième équipementier le plus présent de la CdM aux côtés d'adidas, qui a concocté des maillots domicile sans relief et des extérieur plus que douteux, du fait de la répétition de sa triste habitude de décliner un même design à toutes ses équipes - en l'occurence, un graphisme central géométrique qui gâche tout.

Les petits équipementiers n'ont pas brillé non plus, à l'exception d'Hummel. La marque danoise a su traduire le positionnement engagé de sa sélection, qui ne désirait "pas être visible pendant un tournoi qui a coûté la vie à des milliers de personnes", avec des tuniques masquant par des teintes unies écussons et logos. Si elles n'ont malheureusement pas trouvé une grande portée politique sur le message de fond, le résultat n'en demeure pas moins brillant de minimalisme. Et vous, quel est votre maillot préféré ?

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Alexandre Pauwels

Journaliste sneakers, mode, lifestyle. Auteur du livre "Sneakers Obsession".