6 choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur la Air Jordan 4

Connaissez-vous le nombre total de modèles uniques avec lesquels Michael Jordan a autrefois évolué sur les terrains de basketball ? 5 ? 10 ? 15 ? Figurez-vous qu’il s’élève à 18 ! Sur les 35 silhouettes différentes que compte la dynastie des sneakers Air Jordan, il y en a effectivement 18 que le GOAT a porté sur les parquets de la NBA, essentiellement lors de ses passages successifs chez les Chicago Bulls, entre 1984 et 1998. Sans surprise, les plus populaires de ces silhouettes sont celles dites « rétro ». Il s’agit en outre des premières chaussures signatures du joueur qui ont marqué à la fois l’histoire de Nike et des sneakers grâce à leurs technologies de pointe et surtout leur design singulier. C’est précisément le cas de la Air Jordan 4.

Michael Jordan - Air Jordan 4 Bred, 1989

Classique parmi les classiques, la AJ4 a immédiatement fait l’unanimité tant auprès de MJ que des fans de baskets qui l’ont de fait érigée rapidement au rang d’icône. Une icône qui malgré ses 34 ans d’existence a encore de nombreux secrets à révéler. Dans cet article, nous vous proposons d’en découvrir quelques-uns afin d’étoffer vos connaissances sur le modèle et plus globalement votre culture sneakers.

Une véritable ode à la performance signée Hatfield

Comme son nom l’indique, la Air Jordan 4 n’est autre que le quatrième pro-model de Michael Jordan. Son introduction sur le marché a logiquement eu lieu un an après la révolutionnaire Air Jordan 3 dont elle est l’évolution directe et la digne remplaçante.

Nike Air Jordan 4 - Croquis de Tinker Hatfield

A l’instar de sa prédécesseuse, la Jordan 4 est l’œuvre de l’illustre designer produit Tinker Hatfield qui a mis un point d’honneur à satisfaire MJ autant sur le plan esthétique que technique avec la chaussure de basketball la plus performante jamais conçue jusqu’alors. Dans cette optique, le père-fondateur de la Air Max 1 a misé sur des matériaux innovants, à commencer par du cuir baptisé Durabuck. Plus léger, durable et respectueux de la cause animale que le cuir authentique, celui-ci fût couplé à du mesh enduit d’uréthane afin de rendre la structure du modèle plus respirante (source). L’autre innovation majeure de ce dernier réside au niveaux des renforts en forme d’ailes qu’a ajoutés Hatfield sur chaque panneau latéral, et ce pour permettre au natif de Brooklyn de disposer de pas moins de 18 options de laçage.

Encore aujourd’hui, la AJ4 séduit grâce à son grand confort, et vous comprenez sûrement mieux pourquoi désormais. Mais à l’échelle des sneakers, le style a aussi son importance. Et Nike en avait parfaitement conscience avant même de confier les rênes du projet à Tinker Hatfield.

4, comme le nombre de coloris OG sortis en 1989

L’ancien architecte qui a rencontré le co-fondateur de Nike lors de ses études à l’Université de l’Oregon a par conséquent misé en parallèle sur un design moderne, un tantinet audacieux, qu’il a décliné tout de suite dans plusieurs coloris. 4, en l’occurrence. Le plus emblématique de ces coloris OG n’est autre que la Air Jordan 4 Fire Red que la marque au Swoosh a récemment rééditée dans une édition fidèle à l’originelle. Celle-ci reprend les couleurs des Chicago Bulls, avec une dominance de blanc comme l’exigeait à l’époque le code vestimentaire drastique de la NBA. Idem pour la déclinaison Military Blue et son alternative White Cement dont la Air Jordan 4 White Oreo est inspirée.

Air Jordan 4 OG Fire Red
Air Jordan 4 OG Fire Red
Air Jordan 4 OG Military Blue
Air Jordan 4 OG Military Blue
Air Jordan 4 OG White Cement
Air Jordan 4 OG White Cement
Air Jordan 4 OG Bred
Air Jordan 4 OG Bred

Le dernier coloris OG de la quatrième chaussure signature de Michael Jordan, et non le moindre, est la Air Jordan 4 Bred. La paire est devenue mythique un beau soir du mois de mai 1989, lors d’une rencontre mémorable entre les Chicago Bulls et les Cleveland Cavaliers.

The Shot, le ticket d’entrée au Panthéon des sneakers

On ne peut parler sérieusement de la AJ4 sans revenir sur l’essence même du modèle : le basketball. Une des pages les plus mémorables de son histoire a été écrite par Michael Jordan le 7 mai 1989, au Richfield Coliseum.

Michael Jordan - The Shot, 1989
Michael Jordan - The Shot, 1989

Les Bulls de Chicago se déplaçaient ce soir-là dans l’antre de Cleveland afin d’en découdre avec les Cavaliers dans le cadre du cinquième match du premier tour des playoffs NBA. A 3 secondes de la fin du match, la franchise du Michigan est menée 100-99. Doug Collins prend logiquement un temps mort pour casser le rythme et donner par la même occasion ses consignes à ses hommes. Celle-ci est simple : passer la balle à MJ et attendre que la magie opère. Et c’est précisément ce qu’il s’est passé. Chaussé de ses Air Jordan 4 Bred, avec son numéro 23 sur le dos, MJ va se lancer à l’assaut du panier adverse. Après deux dribbles, il saute et amorce son tir. Craig Ehlo ne le lâche pas d’une semelle et s’élève dans les airs en même temps que lui. Mais « His Airness » a une meilleure détente et parvient à scorer, offrant la victoire aux siens.

Voilà comment l’édition Bred, contraction de ‘’black’’ et ‘’red’’, est entrée au Panthéon des sneakers. Le tir décisif de Michael Jordan a été surnommé en toute simplicité « The Shot » (en savoir plus).

Des parquets de la NBA au cinéma : Do The Right Thing

Quand Tinker Hatfield a achevé la création de la Air Jordan 4, il s’attendait sûrement à ce que sa nouvelle silhouette s’érige au sommet du basketball autant que de la mode streetwear. Mais sans doute pas en s’invitant sur le grand écran. C’était évidemment sans compter sur Spike Lee, sneakers addict invétéré qui en fit l’une des vedettes de son film Do The Right Thing, en 1989. Dans l’une des scènes culte du long-métrage, on peut voir Buggin’Out, personnage d’origine afro-américaine campé par Giancarlo Esposito, se faire « ruiner » sa paire de baskets flambant neuve par Clifton, un passant blanc interprété par John Savage. On vous laisse imaginer le drame sur fond de tensions raciales causé par l’incident, d’autant que Clifton porte un maillot des Boston Celtics floqué Larry Bird dans ladite scène. Toujours est-il que les sneakers de Nike, déjà populaires avant la sortie du film, sont entrées ensuite dans une autre dimension.

A tel point que Spike Lee, encore lui, a été missionné par l’équipementier pour en assurer la promotion, cette fois à la télévision. L’auteur, scénariste et réalisateur américain s’est reglissé pour cela dans la peau de Mars Blackmon, l’un des protagonistes de Nola Darling n’en fait qu’à sa tête, pour donner la réplique à Michael Jordan dans une série de publicités phares des années 1990. Nous vous partageons l’une des plus connues, pour la Air Jordan 4.

Eminem et Carhartt unis sur eBay pour la bonne cause

Nous sommes en 2015, quelques années avant la fondation de Kikikickz. Eminem, que nous n’avons pas besoin de présenter, fête les 15 ans de son label Shady Records. Pour ce faire, rien de tel qu’une collaboration ultra-limitée avec la Jordan Brand et Carhartt, spécialiste du workwear, sur la Air Jordan 4. Une édition Friends & Family en canvas noir, personnalisée à l’effigie du rappeur originaire de Detroit, comme Carhartt d’ailleurs, naîtra dans ce cadre. S’en suivra une opération caritative menée conjointement par les trois acteurs impliqués dans ce partenariat que tous les amoureux de baskets ont encore en mémoire. Ces derniers ont en effet procédé à la vente aux enchères sur eBay des 10 paires ainsi produites par Nike, récoltant au total 227 552 dollars en soutien à la Marshall Matters Fondation.

Eminem x Carhartt x Air Jordan 4 Retro
Eminem x Carhartt x Air Jordan 4 Retro

Le précieux sésame suscite toujours l’intérêt et la convoitise de nombreux passionnés fortunés. Mais tout le monde n’a pas le budget colossal de Mark Wahlberg dont la valeur de la collection personnelle de sneakers était estimée à l’époque à plus de 100 000 dollars ! De fait, nous ne pouvons que vous conseiller de jeter votre dévolu sur des alternatives tout aussi séduisantes et qualitatives, à l’image de la Air Jordan 4 Black Canvas de 2022. L’intéressée est également pourvue d’une structure en toile noire très soignée. Elle arbore en prime des touches de blanc et de gris qui relèvent le contraste et peaufinent le look. Elle est de surcroît plus accessible, son tarif avoisinant les 400€. Si vous recherchez une déclinaison de la AJ4 qui sort de l’ordinaire, vous savez ce qu’il vous reste à faire ! Et si vous préférez les empreintes plus claires, sachez que la Air Jordan 4 Sail Canvas est aussi disponible sur la boutique.

2023, la Air Jordan 4 à la conquête des skateparks

Si nous vous demandions là, tout de suite, de nous citer une paire de sneakers estampillée du Swoosh qui incarne la culture skate de Nike, il est probable que vous mentionneriez la Dunk Low, et plus précisément sa version SB adaptée à la pratique du skateboard. Quoi de plus normal ? Il s’agit de l’emblème de la division Nike SB que le regretté Sandy Bodecker a fondé officiellement en 2002. Au fil du temps, cette dernière et la Jordan Brand ont noué une relation étroite qui a donné naissance à des modèles hybrides. Des sneakers d’inspiration b-ball taillées pour la glisse que la Air Jordan 4 est venue rejoindre au mois de mars dernier après un essai concluant sur la Air Jordan 1 en 2019. La Air Jordan 4 SB Pine Green est assurément l’une des sorties sneakers majeures de 2023, et tout porte à croire que d’autres coloris suivront d’ici peu. Affaire à suivre…

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Benjamin Descamps

Fan de sneakers depuis l'adolescence. J'ai un faible pour les Jordan rétro et les premières Air Max. J'interviens sur l'Edito pour vous parler de tout ce qui a trait à la culture sneakers, tant en termes d'actualité que d'histoire.